NOTICE

SUR

JEAN BOTH.

Jean Both, ordinairement désigné sous le nom de Both d'Italie, naquit à Utrecht en 1610. Ainsi que son frère André, il reçut les premières leçons de son père, et étudia ensuite dans l'école de Abraham Bloëmaert. Tous deux allèrent ensuite à Rome et cherchèrent à imiter les ouvrages de Claude Lorrain. C'est André qui faisait les figures sur les paysages de son frère Jean. Tous deux s'étaient acquis une grande réputation, par leur manière facile et prompte, ainsi que par les beaux effets de lumière dont leurs tableaux sont empreints.

Winckelmann dit en parlant de Jean Both : « Il rappelle habituellement dans ses tableaux la lumière du soir, par cette raison on y rencontre un éclat jaunâtre, qui plaît aux yeux et est même très-agréable.

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Jean Both ayant vu périr son frère André à Venise, il revint à Utrecht, où il mourut en 1650, âgé seulement de 40 ans. Il a gravé quelques paysages à l'eau-forte avec beaucoup de goût. Ces pièces sont très-recherchés des connaisseurs, et les premières épreuves se payent extrêmement chers.

NOTICE

OF

JEAN BOTH.

Jean Both, commonly known by the name of Both of Italy, was born at Utrecht, in 1610. His father gave him his first lessons, as also to his brother André; he afterwards studied in the school of Abraham Bloëmaert. The two brothers went to Rome, endeavouring to imitate the works of Claude Lorrain; André made the figures on the landscapes of his brother Jean. Both of them acquired a high reputation for the easy and active manner as well as the beautiful brightness which were imprinted in their pictures.

Winckelmann says in speaking of Jean Both: « He usually calls to mind in his pictures the light of the evening, which, for that reason appears a brilliant yellow very pleasing and even agreeable to the sight.

Jean Both having witnessed his brother Andre's death at Venise, returned to Utrecht, where he died in 1650, being only 40 years old. He has tastefully etched several landscapes which are greatly sought after by connoisseurs, and the first proofs are paid very dear.

NOTICE

SUR

ADRIEN BRAUWER.

Adrien Brauwer naquit à Harlem en 1608. Fils d'une pauvre brodeuse, il fit d'abord des dessins de broderie. François Hals, célèbre peintre de portraits, s'étant un jour arrêté à le voir travailler, aperçut son goût et sa facilité; il lui demanda s'il ne voudrait pas devenir peintre. Brauwer ne demanda pas mieux, et sa mère consentit à la proposition de l'artiste, qui promettait d'instruire et de nourrir son élève.

Le maître, voulant tirer parti du talent de Brauwer, le sequestra et lui fit faire de petits tableaux qu'il vendait ensuite. Ce trafic honteux fut découvert par des camarades, qui lui firent faire pour quelques sous les Cinq Sens et les Douze Mois.

Adrien Van Ostade lui conseilla de se soustraire à la surveillance de son maître, et en effet il s'échappa; mais, mal vêtu et sans resource, il fut ramené le soir même chez Hals, qui dans son intèret consentit à mieux trailer son élève. Cependant Brauwer ne tarda pas à s'échapper une seconde fois, et ce fut pour devenir tout-à-fait indépendant.

Son talent fut bientôt connu à Amsterdam; ses ouvrages y furent très-recherchés et bien payés; mais, habitué à la misère, il dépensait tout en débauche,jusqu'à ce que le besoin le forçât à travailler. Accablé de dettes, il quitta furtivement Amsterdam, vint à Anvers où il fut mis en prison comme vagabond. Rubens l'en tira, mais il ne put rester dans cette maison où tout était fait noblement; il vint à Paris, y resta peu de temps, el retourna dans sa patrie, puis continua à travailler et à vivre de la manière la plus crapuleuse. Enfin, une maladie, suite de ses mauvaises habitudes, le conduisit à l'hopital d'Anvers, où il mourut en 1640, âgé de trente-deux ans.

NOTICE

OF

ADRIEN BRAUWER.

Adrien Brauwer, born at Harlem in 1608, was the son of a poor embroiderer-woman, he began by making drawings for embroidery. François Hals, a celebrated portrait-painter, having one day seen him a working, perceived his taste and facility, and asked him if he would not become a painter. Brauwer had not a greater desire, and his mother agreed to the proposal of the artist who promised to instruct and board his pupil.

The master willing to take advantage of his pupil's talent kept him close, and caused him to make small pictures which he afterwards sold. This shameful traffic was discovered by his companions who engaged him to make for a few pence the five senses and the twelve Months.

Adrien Van Ostade advised him to get away from his master, he effectually made his escape, but being meanly dressed and quite destitute, he was brought back on the saine evening to Hals, who, for his own interest consented to treat his pupil better. However Brauwer was not long in making a second escape which made him wholly independent.

His talent was soon known at Amsterdam; his works were greatly valued and well paid; but inured to misery he spent all his money in debauchery till want forced him to work again. Brauwer, over head and ears in debt, secretly left Amsterdam, and went to Anvers were he was put in prison as a vagabond. Rubens took him out, but he could not remain long in that house in which every thing was on a noble footing; he came to Paris where he staid but a short time, and then returned to his own country, where he continued working and living in the meanest, most shameful aud lowest manner. In short, an illness owing to his bad habits forced him to go to the hospital of Anvers where he died in 1640, 32 years old.

NOTICE

SUR

ADAM ELZHEIMER.

Adam Elzheimer naquit à Francfort-sur-le-Mein, en 1554. Fils d'un tailleur, il fut placé par son père chez un peintre estimé, qu'il ne tarda pas à surpasser. Ne trouvant plus de leçons à recevoir dans sa patrie, il visita toute l'Allemagne et arriva ensuite en Italie où il fit de rapides progrés, et fut désigné sous les noms de Adam Tedesco et Adam de Francfort. Bientôt il se fit remarquer par le bon goût de son dessin, une couleur harmonieuse et un fini très-soigné, ce qui lui demandait un temps considérable; aussi ses ouvrages ne furent-ils jamais assez payés pour le tirer de la misère, dans laquelle il vécut d'autant plus à plaindre qu'il était chargé d'une nombreuse famille.

Elzheimer s'est principalement fait remarquer par des pay sages, et l'on admire ses clairs de lune et ses effets de nuit. Il mourut à Rome en 1620, âgé de 46 ans.